2015

Les députés veulent éclaircir le montant faramineux du budget accordé à certains ministères par rapport à d’autres. Celui de la Présidence et du ministère d’État sont ciblés.

Des députés à l'Assemblée Nationale (Photo : lexpressmada.com)Le ton a été donné à l’Assemblée nationale concernant le projet de loi de finances 2016. Alors que Paul Rabary, ministre des Finances et du budget par intérim, pensait passer une matinée tranquille hier et faire une présentation de quelques minutes, juste pour la forme, les députés n’étaient pas de cet avis. Les critiques ont d’emblée fusé contre le contenu du document qui a été présenté officiellement au parlement en vue d’adoption. Les élus ont, entre autres, demandé des explications sur l’octroi de budget faramineux à certains départements par rapport ou au détriment des autres. La Présidence, la Primature et le ministère d’État en charge des projets présidentiels, entre autres, ont été particulièrement visés.

« Pourquoi le ministère d’État est-il encore doté d’un budget aussi exorbitant alors que, comme son nom l’indique, il assure l’exécution des projets de la Présidence qui est déjà lui-même doté d’un budget faramineux   Il faut expliquer les motifs de ces choix, pour que l’on puisse débattre en commission plénière et décider de voter ou pas ce budget », a fait remarquer le député Rodin Rakotomanjato, élu à Arivonimamo.
Points de discorde
À titre indicatif, Iavoloha dispose de près d’ une centaine de milliards ariary de budget, contre environ 76 milliards ariary pour Mahazoarivo et 206 milliards ariary pour le ministère d’État. Les députés ont également demandé des explications sur certaines rubriques comme le transfert au niveau de la Prési­dence. D’autres ont réclamé des détails sur les subventions octroyées aux sociétés d’État.
Sur la forme, Tsimbazaza a surtout souligné la légèreté de la présentation très technique du projet de loi par le ministre de l’Éducation nationale, qui a duré à peine une dizaine de minutes. Le ministre des Finances et du budget étant en déplacement à l’extérieur, c’est lui qui assure l’intérim. C’est donc lui qui a essuyé les foudres des députés, qui semblent attendre l’Exécutif au tournant sur ce projet.

« Nous n’avons rien compris de votre exposé », a lancé la députée élue à Fiana­ran­tsoa Christine Razana­mahasoa. « C’était surtout une présentation destinée à lancer officiellement l’examen de ce projet de loi de finances. Vous pourrez discuter des détails lorsque le ministre titulaire sera présent », s’est défendu Paul Rabary.
Mais outre les questions de dépenses, les parlementaires ont également fustigé d’autres points sensibles comme la politique fiscale. Les députés ont posé des questions sur la manière dont le gouvernement compte augmenter les recettes. « Ce sont ceux qui paient déjà des impôts qui vont être davantage taxés. Qu’en est-il de l’informel   », s’est demandé le député Herman Razafin­dravelo.
La mise en application de la politique de décentralisation n’est pas en reste. Le député élu à Tsaratanàna a soulevé ce point qui ne figurait pas du tout sur la présentation du ministre Paul Rabary. « Qu’en est-il du budget affecté aux communes, et qui va le gérer   », a-t-il soulevé.
Le débat sur la loi de finances 2016 promet donc d’être houleux. Visiblement, les points de discorde sont nombreux dans le projet de loi arrivé à Tsimbazaza.

(Source : lexpressmada.com)

Des conteneurs remplis de sacs de farine ont été déclarés comme transportant du riz. Le ministère des Finances dénonce une pratique frauduleuse très fréquente.

Fraude douanière (Photo : www.expressmada.com)La fausse déclaration figure parmi les pratiques frauduleuses les plus constatées dans le secteur douanier. C’était, encore une fois, le cas au port de Toamasina, où le service des douanes a fait un véritable coup de filet ces dernières semaines. Le dernier cas concerne les dix conteneurs déclarés contenir des sacs de riz, mais contenaient en fait des sacs de farine. Il s’agit de la plus grande prise réalisée pour cette année. L’enquête menée par la Direction générale des douanes, a permis de savoir qu’il s’agit d’un véritable réseau organisé et qu’avant ces dix conteneurs, 285 au­tres ont déjà réussi à passer la frontière sous la même pratique « mafieuse ».

« Les investigations menées par la douane continuent, afin de déceler le réseau et comprendre son mode opératoire. L’ampleur de ce cas a fortement alerté les autorités, car traduisant les pertes de l’État dont les recettes fiscales se chiffrent à environ deux milliards d’ariary », souligne Gervais Rakotoari­manana, ministre des Finances et du budget, qui a fait le déplacement sur place pour constater la fraude et dénoncer « haut et fort » la pratique. « Le Grand argentier qui prône, depuis qu’il est à la tête de ce département, la transparence, la rigueur et l’intégrité,  confirme une fois de plus sa détermination dans ce sens, dans la lutte contre la pauvreté et, à terme, à redresser le pays », stipule un communiqué sur le dossier.  « L’État ne fermera pas les yeux et aucun responsable ne sera épargné. Toute personne et/ou entité impliquée sera sanctionnée en fonction de ses actes : le ou les propriétaires des marchandises, le transitaire, sans oublier la compagnie de navigation et les douaniers corrompus ayant permis l’opération », avertit le ministre.

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(12/06/2015) À l’horizon 2020, le secteur industriel ambitionne de passer sa contribution au PIB à 25% contre 14% en 2014.

president sim lexpress

Un projet des partenaires techniques et financiers intervenant essentiellement dans le développement industriel. C’est, selon Christian Rajaosafara, vice-président du Syndicat des industries de Madagascar (SIM), l’un des moyens pour asseoir une véritable relance industrielle et augmenter la contribution de secteur secondaire dans le PIB du pays. À l’exemple du Projet de soutien au développement rural affecté aux producteurs, cet industriel a évoqué la nécessité de mise en œuvre d’un tel projet, qui ciblera directement les industriels.
Cette initiative devrait renforcer également le développement dans le monde rural par la valorisation des matières premières locales. « Actuellement, des industriels collaborent étroitement avec des producteurs pour assurer l’approvisionnement en matières premières. La réalisation d’un tel projet permettra de consolider cette relation car nous, les industriels, connaissons nos besoins qui seront transmises aux producteurs », a-t-il indiqué hier lors de l’émission Salangalanga, produite par l’Express de Madagascar et diffusée sur la RTA.

Fonds de garantie Fredy Rajaonera, le président du SIM a, pour sa part, souligné qu’une partie du financement des PTF devraiennt servir de fonds de garantie pour le développement industriel, ce qui faciliterait l’accès au crédit pour les opérateurs économiques, par la baisse du taux d’intérêt appliqué par les établis­sements financiers. La modernisation des équipements de production, la mise en conformité par rapport aux normes de qualité seront ainsi facilitées. Au même titre que l’énergie, le financement, les infrastructures et l’environnement des affaires dans l’ensemble sont autant de domaines qui nécessitent des réformes. Ces dernières devront permettre aux industries déjà fonctionnelles d’améliorer leur rentabilité, mais aussi d’attirer de nouveaux investisseurs.
« Beaucoup d’investisseurs ont déjà manifesté leur intérêt pour Madagascar, mais ils recherchent un climat des affaires attractif et serein. C’est dans ce cadre que nous lançons un appel à l’État pour qu’il y apporte sa contribution », a déclaré le président du SIM. Pour le moment, le développement industriel ne semble pas être la priorité de l’État. Cette situation se reflète par le budget alloué au ministère de l’industrie, dont le budget prévu dans la loi de finances 2015 ne représente que 0,7% du budget général.
Toujours dans le cadre de leur collaboration avec l’État, les industriels interpellent l’administration publique pour qu’elle inclue le privé, aux dispositions prises dans le cadre des accords internationaux, tel que l’élaboration de la nouvelle politique commerciale du pays qui est en cours et qui sera examiné au niveau de l’Organisation mondiale du Commerce en juillet. Un mémorandum sera envoyé par le privé à la délégation qui participera à cette réunion. Celui-ci comporte différentes propositions comme la réduction des taux de douanes pour les produits finis en provenance de Madagascar en tant que PMA, jusqu’à ce que les industries atteignent un niveau de compétitivité plus important.

Par Lantoniaina Razafindramiadana (source : lexpressmada.com)

Fredy Rajaonera - Président du SIMLes changements prévus dans la Loi de finances rectificative (LFR) 2015 pourraient nuire à la production locale, selon le président du Syndicat des Industriels de Madagascar (SIM), Fredy Rajaonera. Alors que nos industries font face à diverses difficultés, les dispositions du projet de la LFR risquent encore d’aggraver la situation. Interview.

Midi Madagasikara. Comment se porte actuellement le secteur de l’industrie ?

Président du SIM. La situation est assez difficile. A cause du problème énergétique de la concurrence déloyale, etc. nous faisons face à une urgence avérée. Des unités industrielles sont à l’arrêt. Et aujourd’hui encore, les industries du pays seront une fois de plus victimes, si le projet de LFR est voté tel quel. Cette loi ne valorise pas les produits industriels locaux. Au contraire, elle favorise les produits importés.

Midi. Etes-vous contre l’adoption de cette LFR 2015 ?

SIM. Oui ! La SIM est contre cette LFR. Et nous avons déjà remis des propositions au président de la République et faisons du lobbying auprès du président de l’Assemblée nationale, ainsi qu’aux présidents des commissions industries et finances de cette institution. Pourquoi ne pas bien préparer la loi de finances 2016, comme il ne reste que quatre mois avant la fin de l’année, au lieu d’une LFR défavorable à l’économie locale ? Le secteur privé aurait été heureux de donner à cette LFR, un équilibre entre ses intérêts et ceux de l’Etat. Mais nous savons que cette loi favorise plutôt les produits importés et prévoit, entre autres, un doublement des[RA1]  accises sur une catégorie de produits transformés et produits par des industries malgaches, ou encore, un alignement des droits d’accises des produits finis importés à ceux des produits nationaux fabriqués localement. Spécialisée sur les cigarettes, une des sociétés concernées pourrait être obligée de fermer son agence à Mampikony. De même dans la filière des boissons hygiéniques, des unités de production risquent de fermer. Par ailleurs, les changements en cours d’année brouillent la visibilité des opérateurs.

Midi. Concernant le délestage, quels sont réellement les impacts ?

SIM. Des surcoûts. Outre les groupes de secours pour les unités qui doivent en disposer, il y a également le temps perdu et les charges dans le chauffage des machines. Nous ne pouvons plus faire de production planifiée, à cause du problème d’électricité. Certes, la Jirama fait des efforts pour communiquer au public les horaires des délestages quotidiens. Mais dans la gestion, cela n’arrange pas grand-chose. Il nous faudrait un planning hebdomadaire de délestage à chaque début de semaine, pour améliorer la planification. Des dispositions sont entreprises par la Jirama pour trouver des solutions à la production énergétique, mais la procédure administrative est longue et complexe. Celle-ci doit-être allégée dans un tel cas d’urgence avérée. Dans tous les cas, l’Etat doit trouver des solutions rapides à ce problème.

Midi. Le Code de l’industrie est-il prêt pour bientôt ?

SIM. La mise en place de ce Code figure parmi les objectifs du syndicat, dans notre mandat 2015-2017. Dans ce cadre, nous sommes appuyés par la Fondation Friedrich Ebert Stiftung. Un cabinet a déjà été recruté pour l’élaboration de ce Code. Une première ébauche sera présentée en octobre prochain, et la version finale devrait être prête en 2016.

Recueilli par Antsa R. (Source : www.midi-madagasikara.mg)

(28/05/2015) - Les industries souffrent depuis des années de l’étroitesse et de la faiblesse du marché, des procédures d’importation et d’exportation, des taxes et redevances trop élevées.

fredy rajaoneraEn 2011, les états généraux de l’industrie de Madagascar avaient recommandé la mise en œuvre d’une « Politique industrielle » dont l’application devait permettre de modifier le comportement du secteur et de mieux orienter les acteurs économiques dans le choix de l’industrialisation. Par ailleurs, en 2012, les entreprises membres du Syndicat des industries de Madagascar (SIM), en tant que secteur formel, ont participé de manière correcte à la création d’emploi. Vous avez offert 41.029 emplois directs, ce qui représente 8% de l’emploi formel et 21% de l’emploi offert par le secteur industriel.

Aujourd’hui, où en est l’industrie malgache qui n’est pas encore important dans l’économie, dans la mesure où sa part dans le PIB n’est que de près de 7%. Fredy Rajaonera, président du Syndicat des industries de Madagascar (SIM) dresse un bilan sans concession, et se projette d’ores et déjà sur l’avenir de l’industrie malgache, tout en jetant un regard particulier sur les conséquences sur l’économie d’une éventuelle nouvelle crise institutionnelle. Entretien.

© Orange Madagascar (Source orange.mg)