Les députés veulent éclaircir le montant faramineux du budget accordé à certains ministères par rapport à d’autres. Celui de la Présidence et du ministère d’État sont ciblés.
Le ton a été donné à l’Assemblée nationale concernant le projet de loi de finances 2016. Alors que Paul Rabary, ministre des Finances et du budget par intérim, pensait passer une matinée tranquille hier et faire une présentation de quelques minutes, juste pour la forme, les députés n’étaient pas de cet avis. Les critiques ont d’emblée fusé contre le contenu du document qui a été présenté officiellement au parlement en vue d’adoption. Les élus ont, entre autres, demandé des explications sur l’octroi de budget faramineux à certains départements par rapport ou au détriment des autres. La Présidence, la Primature et le ministère d’État en charge des projets présidentiels, entre autres, ont été particulièrement visés.
« Pourquoi le ministère d’État est-il encore doté d’un budget aussi exorbitant alors que, comme son nom l’indique, il assure l’exécution des projets de la Présidence qui est déjà lui-même doté d’un budget faramineux Il faut expliquer les motifs de ces choix, pour que l’on puisse débattre en commission plénière et décider de voter ou pas ce budget », a fait remarquer le député Rodin Rakotomanjato, élu à Arivonimamo.
Points de discorde
À titre indicatif, Iavoloha dispose de près d’ une centaine de milliards ariary de budget, contre environ 76 milliards ariary pour Mahazoarivo et 206 milliards ariary pour le ministère d’État. Les députés ont également demandé des explications sur certaines rubriques comme le transfert au niveau de la Présidence. D’autres ont réclamé des détails sur les subventions octroyées aux sociétés d’État.
Sur la forme, Tsimbazaza a surtout souligné la légèreté de la présentation très technique du projet de loi par le ministre de l’Éducation nationale, qui a duré à peine une dizaine de minutes. Le ministre des Finances et du budget étant en déplacement à l’extérieur, c’est lui qui assure l’intérim. C’est donc lui qui a essuyé les foudres des députés, qui semblent attendre l’Exécutif au tournant sur ce projet.
« Nous n’avons rien compris de votre exposé », a lancé la députée élue à Fianarantsoa Christine Razanamahasoa. « C’était surtout une présentation destinée à lancer officiellement l’examen de ce projet de loi de finances. Vous pourrez discuter des détails lorsque le ministre titulaire sera présent », s’est défendu Paul Rabary.
Mais outre les questions de dépenses, les parlementaires ont également fustigé d’autres points sensibles comme la politique fiscale. Les députés ont posé des questions sur la manière dont le gouvernement compte augmenter les recettes. « Ce sont ceux qui paient déjà des impôts qui vont être davantage taxés. Qu’en est-il de l’informel », s’est demandé le député Herman Razafindravelo.
La mise en application de la politique de décentralisation n’est pas en reste. Le député élu à Tsaratanàna a soulevé ce point qui ne figurait pas du tout sur la présentation du ministre Paul Rabary. « Qu’en est-il du budget affecté aux communes, et qui va le gérer », a-t-il soulevé.
Le débat sur la loi de finances 2016 promet donc d’être houleux. Visiblement, les points de discorde sont nombreux dans le projet de loi arrivé à Tsimbazaza.
(Source : lexpressmada.com)
Des conteneurs remplis de sacs de farine ont été déclarés comme transportant du riz. Le ministère des Finances dénonce une pratique frauduleuse très fréquente.
La fausse déclaration figure parmi les pratiques frauduleuses les plus constatées dans le secteur douanier. C’était, encore une fois, le cas au port de Toamasina, où le service des douanes a fait un véritable coup de filet ces dernières semaines. Le dernier cas concerne les dix conteneurs déclarés contenir des sacs de riz, mais contenaient en fait des sacs de farine. Il s’agit de la plus grande prise réalisée pour cette année. L’enquête menée par la Direction générale des douanes, a permis de savoir qu’il s’agit d’un véritable réseau organisé et qu’avant ces dix conteneurs, 285 autres ont déjà réussi à passer la frontière sous la même pratique « mafieuse ».
« Les investigations menées par la douane continuent, afin de déceler le réseau et comprendre son mode opératoire. L’ampleur de ce cas a fortement alerté les autorités, car traduisant les pertes de l’État dont les recettes fiscales se chiffrent à environ deux milliards d’ariary », souligne Gervais Rakotoarimanana, ministre des Finances et du budget, qui a fait le déplacement sur place pour constater la fraude et dénoncer « haut et fort » la pratique. « Le Grand argentier qui prône, depuis qu’il est à la tête de ce département, la transparence, la rigueur et l’intégrité, confirme une fois de plus sa détermination dans ce sens, dans la lutte contre la pauvreté et, à terme, à redresser le pays », stipule un communiqué sur le dossier. « L’État ne fermera pas les yeux et aucun responsable ne sera épargné. Toute personne et/ou entité impliquée sera sanctionnée en fonction de ses actes : le ou les propriétaires des marchandises, le transitaire, sans oublier la compagnie de navigation et les douaniers corrompus ayant permis l’opération », avertit le ministre.
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