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Des conteneurs remplis de sacs de farine ont été déclarés comme transportant du riz. Le ministère des Finances dénonce une pratique frauduleuse très fréquente.

Fraude douanière (Photo : www.expressmada.com)La fausse déclaration figure parmi les pratiques frauduleuses les plus constatées dans le secteur douanier. C’était, encore une fois, le cas au port de Toamasina, où le service des douanes a fait un véritable coup de filet ces dernières semaines. Le dernier cas concerne les dix conteneurs déclarés contenir des sacs de riz, mais contenaient en fait des sacs de farine. Il s’agit de la plus grande prise réalisée pour cette année. L’enquête menée par la Direction générale des douanes, a permis de savoir qu’il s’agit d’un véritable réseau organisé et qu’avant ces dix conteneurs, 285 au­tres ont déjà réussi à passer la frontière sous la même pratique « mafieuse ».

« Les investigations menées par la douane continuent, afin de déceler le réseau et comprendre son mode opératoire. L’ampleur de ce cas a fortement alerté les autorités, car traduisant les pertes de l’État dont les recettes fiscales se chiffrent à environ deux milliards d’ariary », souligne Gervais Rakotoari­manana, ministre des Finances et du budget, qui a fait le déplacement sur place pour constater la fraude et dénoncer « haut et fort » la pratique. « Le Grand argentier qui prône, depuis qu’il est à la tête de ce département, la transparence, la rigueur et l’intégrité,  confirme une fois de plus sa détermination dans ce sens, dans la lutte contre la pauvreté et, à terme, à redresser le pays », stipule un communiqué sur le dossier.  « L’État ne fermera pas les yeux et aucun responsable ne sera épargné. Toute personne et/ou entité impliquée sera sanctionnée en fonction de ses actes : le ou les propriétaires des marchandises, le transitaire, sans oublier la compagnie de navigation et les douaniers corrompus ayant permis l’opération », avertit le ministre.

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Fredy Rajaonera - Président du SIMLes changements prévus dans la Loi de finances rectificative (LFR) 2015 pourraient nuire à la production locale, selon le président du Syndicat des Industriels de Madagascar (SIM), Fredy Rajaonera. Alors que nos industries font face à diverses difficultés, les dispositions du projet de la LFR risquent encore d’aggraver la situation. Interview.

Midi Madagasikara. Comment se porte actuellement le secteur de l’industrie ?

Président du SIM. La situation est assez difficile. A cause du problème énergétique de la concurrence déloyale, etc. nous faisons face à une urgence avérée. Des unités industrielles sont à l’arrêt. Et aujourd’hui encore, les industries du pays seront une fois de plus victimes, si le projet de LFR est voté tel quel. Cette loi ne valorise pas les produits industriels locaux. Au contraire, elle favorise les produits importés.

Midi. Etes-vous contre l’adoption de cette LFR 2015 ?

SIM. Oui ! La SIM est contre cette LFR. Et nous avons déjà remis des propositions au président de la République et faisons du lobbying auprès du président de l’Assemblée nationale, ainsi qu’aux présidents des commissions industries et finances de cette institution. Pourquoi ne pas bien préparer la loi de finances 2016, comme il ne reste que quatre mois avant la fin de l’année, au lieu d’une LFR défavorable à l’économie locale ? Le secteur privé aurait été heureux de donner à cette LFR, un équilibre entre ses intérêts et ceux de l’Etat. Mais nous savons que cette loi favorise plutôt les produits importés et prévoit, entre autres, un doublement des[RA1]  accises sur une catégorie de produits transformés et produits par des industries malgaches, ou encore, un alignement des droits d’accises des produits finis importés à ceux des produits nationaux fabriqués localement. Spécialisée sur les cigarettes, une des sociétés concernées pourrait être obligée de fermer son agence à Mampikony. De même dans la filière des boissons hygiéniques, des unités de production risquent de fermer. Par ailleurs, les changements en cours d’année brouillent la visibilité des opérateurs.

Midi. Concernant le délestage, quels sont réellement les impacts ?

SIM. Des surcoûts. Outre les groupes de secours pour les unités qui doivent en disposer, il y a également le temps perdu et les charges dans le chauffage des machines. Nous ne pouvons plus faire de production planifiée, à cause du problème d’électricité. Certes, la Jirama fait des efforts pour communiquer au public les horaires des délestages quotidiens. Mais dans la gestion, cela n’arrange pas grand-chose. Il nous faudrait un planning hebdomadaire de délestage à chaque début de semaine, pour améliorer la planification. Des dispositions sont entreprises par la Jirama pour trouver des solutions à la production énergétique, mais la procédure administrative est longue et complexe. Celle-ci doit-être allégée dans un tel cas d’urgence avérée. Dans tous les cas, l’Etat doit trouver des solutions rapides à ce problème.

Midi. Le Code de l’industrie est-il prêt pour bientôt ?

SIM. La mise en place de ce Code figure parmi les objectifs du syndicat, dans notre mandat 2015-2017. Dans ce cadre, nous sommes appuyés par la Fondation Friedrich Ebert Stiftung. Un cabinet a déjà été recruté pour l’élaboration de ce Code. Une première ébauche sera présentée en octobre prochain, et la version finale devrait être prête en 2016.

Recueilli par Antsa R. (Source : www.midi-madagasikara.mg)

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