L’affaire ACD est portée au sommet de l’Etat. Face au forcing du gouvernement. Les groupements patronaux en appelle au Président de la République pour que la parole de l’Etat soit respectée, que les discussions qui ont été entamées sur la sécurisation des ports se poursuivent au sein de la plateforme de dialogue public-privé, conformément à l’accord signé le 1er Mars et que ce projet de mise en œuvre de l’ACD soit arrêté une fois pour toutes.

Critiqué par les Américains, l’ACD est aussi fortement contestée par le secteur privé. Tous les groupements patronaux, en l’occurrence, le Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM), le Syndicat des Industries de Madagascar (SIM), le Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy (FIVMPAMA), le Groupement des Entreprises Franches et Partenaires (GEFP) et l’Entreprendre au Féminin Océan Indien (EFOI). Dans un communiqué, ces groupements représentatifs de l’ensemble des entreprises malgaches dénoncent la tentative gouvernementale.

Dialogue public – privé. « Un an après la première tentative de mise en place du système ACD, le secteur privé est de nouveau confronté à un projet similaire, sinon identique, matérialisé par la « Note explicative » de l’APMF en date du 19 janvier 2017.La lecture de cette note montre que l’APMF reprend les mêmes arguments dont l’inexactitude et le manque de pertinence ont pourtant été maintes fois démontrés par le secteur privé, notamment dans son communiqué du 15 Février 2016 ; et confirmés par les partenaires techniques et financiers. L’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique vient encore de réitérer sa position vis à vis du système ACD. Le GEM rappelle qu’il a signé le 1er Mars dernier, au nom du secteur privé, un accord qui prévoyait «de travailler de concert pour la mise en place d’un système de sécurisation des ports de Madagascar dont la mise en œuvre sera nationale et confiée à l’APMF ». Un groupe de travail a été constitué au niveau du dialogue public-privé. Les concertations privé-privé ont été achevées, le secteur privé attend toujours les résultats des consultations public-public. La « Note explicative » de l’APMF ne tient aucun compte de cette situation et si elle devait persister dans cette voie, la parole du Gouvernement serait en défaut.

Ebranlée. Dans ces conditions, la confiance serait ébranlée et la poursuite du dialogue public-privé ne pourrait être envisagée. Après les efforts et parfois les sacrifices consentis par le secteur privé dans le cadre de l’accueil du sommet du COMESA, du sommet de la Francophonie et sa participation massive à la CBI, la déception est grande. Par ailleurs, dans une conjoncture où les contraintes qui pèsent sur le secteur privé sont encore très fortes, cette initiative est mal venue. Après avoir subi pendant des semaines les problèmes de délestage, qui commencent tout juste à se résorber, subi la hausse du prix des carburants, les menaces inflationnistes dans plusieurs secteurs, le secteur privé souhaite pouvoir travailler dans la sérénité ».

Recueillis par R.Edmond

(c) MIDI MADAGASIKARA - www.midi-madagasikara.mg