Port de Toamasina

L’APMF ne cesse de mentir pour faire marcher les opérateurs malgaches à avaler la très mauvaise pilule de l’ACD que l’Etat tente de relancer dans le pays. Heureusement que l’ambassade de s Etats-Unis à Madagascar ne se laisse pas embarquer dans ce très mauvais jeu et fait la lumière sur le non-implication de son gouvernement, ni de ses gardes-côtes dans cette affaire louche des dirigeants malgaches.

Les mensonges de l’Agence portuaire fluviale maritime (APMF) sur l’implication des Américains dans la relance de l’Advance cargo declaration (ACD) à Madagascar éclatent au grand jour. Dans une note explicative justifiant la reprise de ce projet controverse déjà abandonné en 2015, cette agence maritime rattachée au ministère des Transports de la Grande île avançait la recommandation des gardes côtes américains. Cela, dans le cadre de la mise en œuvre du code international sur la sûreté des navires et des installations portuaires, le Code ISPS) au niveau des ports internationaux de Madagascar

La précision

Pourtant, dans un communiqué diffusé hier, l’Ambassade américaine dément cette déclaration de l’APMF. « En référence à la note explicative (…) publiée récemment par l’APMF, l’Ambassade des Etats-Unis à Madagascar souhaiterait une fois encore rejeter le lien supposé entre le système ACD et les exigences de la sécurité américaine. Il n’y a aucune obligation dictée par les Gardes Côtes des Etats-Unis sous le Programme International de Sécurité Portuaire (International Port Security Program) ou sous le code ISPS (International Ship and Port Facility Code) pour un système ACD tel que fourni par la société ATPMS », précise ce communiqué.

« Le Port de Toamasina jouit actuellement d’une dérogation sur l’ISPS par les Gardes Côtes des Etats-Unis, et les Gardes Côtes des Etats-Unis sont satisfaits des efforts entrepris par les autorités portuaires afin de se conformer pleinement aux normes ISPS. Le flux commercial conteneurisé entre Madagascar et les Etats-Unis continue sans difficulté, et toutes les exigences de partage d’informations requises sont satisfaites avec les processus commerciaux existants.», ajoute l’ambassade.

Ce ne sont pas, rappelons-le, les premiers mensonges de l’APMF concernant l’implication des Etats-Unis dans le cadre de cette affaire visiblement louche auxquelles les dirigeants, par le biais du ministère des Transports, leur tiennent à cœur. En 2015, cette agence avait déjà évoqué que la mise en œuvre de l’ACD est une des conditions sine qua non imposées par les Etats-Unis pour pouvoir bénéficier du retour de l’Agoa. Une déclaration, déjà démentie par le représentant diplomatique américain sur le sol malgache à l’époque.

Relance en catimini

Pas plus tard que le 12 février dernier, nous avons évoqué dans nos colonnes les tentatives des dirigeants actuels de relancer en catimini l’ACD. La présence de l’avocat français, Philippe Leclerc sur le sol malgache, l’une des têtes pensantes de la mise en œuvre de ce projet, en était très révélatrice, mais également suspicieux. Quelques jours plus tard, l’APMF confirme l’intention de l’Etat malgache à le remettre en œuvre, en essayant de justifier cette nouvelle décision par des mensonges à deux balles.

En 2015, des groupes d’entrepreneurs avaient engagé un véritable bras de fer avec l’Etat pour contester la mise en œuvre de ce projet à Madagascar. Parce que le principal objectif de l’ACD était de faire payer une redevance à tous les navires en chargement, à destination ou en provenance des ports malgaches et même seulement en transit. Un système qui consisterait certainement à dépouiller les opérateurs économiques et renforcer les vols autorisés au niveau des ports. Le projet était abandonné, mais le voilà alors remis sur le tapis…

La Rédaction

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