Notre Blog

De fieffés menteurs ! Il en existe au sein du régime actuel, notamment dans le département des Transports ; notoirement connu par les épisodes de l'Annexe B et se distingue aujourd'hui par l'ACD (advance cargo declaration). Une vaste combine qui, selon les rumeurs persistantes entendues dans le milieu des affaires et politiques, serait montée par Ulrich Andriantiana (ministre des Transports), Philippe Lecrec (conseiller du président de la République), et Jean Coto (DG de la société concessionnaire ATPMS).

Ils prétendent que l'ACD sur la base de laquelle est prélevée la redevance de 85 euros par conteneur plein et par véhicule, est une exigence de l'OMI (organisation maritime internationale). Depuis plusieurs mois, les organisations professionnelles n'ont eu de cesse de dénoncer ce mensonge et lundi dernier, le GEM enfonce le clou en déclarant, dans un communiqué que "le fondement même de la mise en place de l’ACD (mesure de mise en œuvre du code international pour la sûreté́ des navires et installations portuaires – code ISPS – ratifié par Madagascar qui est membre de l’Organisation maritime internationale – OMI -selon l’arrêté́ du 4 juin 2015), est inexact. Après vérification auprès de l’OMI, le système ACD ne figure ni dans la partie A des règles obligatoires du code ISPS, ni dans sa partie B relative aux recommandations laissées au choix des Etats signataires". On ne peut être plus clair.

Selon le même communiqué, "les informations permettant d’identifier les marchandises en partance pour Madagascar ou en provenance de Madagascar dans le cadre de la sécurisation des navires, de leurs cargaisons et des installations portuaires, objet de l’instauration de l’ACD, figurent déjà̀ dans le bordereau de suivi des cargaisons (BSC) mis en place depuis 2007 à Madagascar. Il n’est pas démontré́ que l’ACD apporte une valeur ajoutée supplémentaire par rapport aux services fournis par le BSC qui font déjà̀ l’objet d’une redevance. L’Autorité́ portuaire maritime et fluviale – APMF - ne fournit aucune prestation de service public justifiant en contrepartie le paiement de redevances allant de 50 à 85 euros. Le paiement des redevances ACD n’est justifié par aucun service réellement fourni".

Depuis peu, le ministre des Transports mène une campagne de presse annonçant une amélioration des infrastructures portuaires grâce à l'ACD. Mais qui de nous a entendu parler d'un programme national d'amélioration et d'extension des ports de Madagascar ? A moins que l'absence de programme du président Rajaonarimampianina oblige les barons du régime à chercher les financements avant de déterminer les projets à réaliser.

En tout cas, les professionnels des transports maritimes parlent en connaissance de cause pour faire remarquer qu'à Toamasina, le port finance lui-même les travaux nécessaires pour sa remise aux normes en terme de sûreté et de sécurité. Par ailleurs, Ambatovy a financé lui-aussi l'extension du port de Toamasina pour que celui-ci répondre à ses besoins propres. C'est le même cas pour le port d'Ehoala à Fort Dauphin où Rio Tinto s'est associé avec l'Etat malgache.

Bref, l'ACD n'a aucune justification technique ni même politique. On a l'impression que l'Etat malgache rackette son propre pays, commentent des expatriés travaillant pour de grands groupes sur place. On estime à environ 30 millions d'euros par an les recettes générées par l'ACD. Si ce budget était versé pour financer les cantines des écoles des régions en difficulté alimentaire ou encore alimenter un système d'aide aux malades, les opérateurs auraient réfléchi par deux fois avant de dire non malgré les surcharges financières que cela occasionne.

Malheureusement, ce pactole est versé à Dubaï où sera peut-être transféré le Trésor public malgache. Il est surprenant qu'au sein du gouvernement, personne ne réagisse. Pourquoi se laissent-ils tous berner par de fieffés menteurs ?

Salomon Ravelontsalama

(c) La Gazette de la grande Île

Port de Toamasina

L’APMF ne cesse de mentir pour faire marcher les opérateurs malgaches à avaler la très mauvaise pilule de l’ACD que l’Etat tente de relancer dans le pays. Heureusement que l’ambassade de s Etats-Unis à Madagascar ne se laisse pas embarquer dans ce très mauvais jeu et fait la lumière sur le non-implication de son gouvernement, ni de ses gardes-côtes dans cette affaire louche des dirigeants malgaches.

Les mensonges de l’Agence portuaire fluviale maritime (APMF) sur l’implication des Américains dans la relance de l’Advance cargo declaration (ACD) à Madagascar éclatent au grand jour. Dans une note explicative justifiant la reprise de ce projet controverse déjà abandonné en 2015, cette agence maritime rattachée au ministère des Transports de la Grande île avançait la recommandation des gardes côtes américains. Cela, dans le cadre de la mise en œuvre du code international sur la sûreté des navires et des installations portuaires, le Code ISPS) au niveau des ports internationaux de Madagascar

La précision

Pourtant, dans un communiqué diffusé hier, l’Ambassade américaine dément cette déclaration de l’APMF. « En référence à la note explicative (…) publiée récemment par l’APMF, l’Ambassade des Etats-Unis à Madagascar souhaiterait une fois encore rejeter le lien supposé entre le système ACD et les exigences de la sécurité américaine. Il n’y a aucune obligation dictée par les Gardes Côtes des Etats-Unis sous le Programme International de Sécurité Portuaire (International Port Security Program) ou sous le code ISPS (International Ship and Port Facility Code) pour un système ACD tel que fourni par la société ATPMS », précise ce communiqué.

« Le Port de Toamasina jouit actuellement d’une dérogation sur l’ISPS par les Gardes Côtes des Etats-Unis, et les Gardes Côtes des Etats-Unis sont satisfaits des efforts entrepris par les autorités portuaires afin de se conformer pleinement aux normes ISPS. Le flux commercial conteneurisé entre Madagascar et les Etats-Unis continue sans difficulté, et toutes les exigences de partage d’informations requises sont satisfaites avec les processus commerciaux existants.», ajoute l’ambassade.

Ce ne sont pas, rappelons-le, les premiers mensonges de l’APMF concernant l’implication des Etats-Unis dans le cadre de cette affaire visiblement louche auxquelles les dirigeants, par le biais du ministère des Transports, leur tiennent à cœur. En 2015, cette agence avait déjà évoqué que la mise en œuvre de l’ACD est une des conditions sine qua non imposées par les Etats-Unis pour pouvoir bénéficier du retour de l’Agoa. Une déclaration, déjà démentie par le représentant diplomatique américain sur le sol malgache à l’époque.

Relance en catimini

Pas plus tard que le 12 février dernier, nous avons évoqué dans nos colonnes les tentatives des dirigeants actuels de relancer en catimini l’ACD. La présence de l’avocat français, Philippe Leclerc sur le sol malgache, l’une des têtes pensantes de la mise en œuvre de ce projet, en était très révélatrice, mais également suspicieux. Quelques jours plus tard, l’APMF confirme l’intention de l’Etat malgache à le remettre en œuvre, en essayant de justifier cette nouvelle décision par des mensonges à deux balles.

En 2015, des groupes d’entrepreneurs avaient engagé un véritable bras de fer avec l’Etat pour contester la mise en œuvre de ce projet à Madagascar. Parce que le principal objectif de l’ACD était de faire payer une redevance à tous les navires en chargement, à destination ou en provenance des ports malgaches et même seulement en transit. Un système qui consisterait certainement à dépouiller les opérateurs économiques et renforcer les vols autorisés au niveau des ports. Le projet était abandonné, mais le voilà alors remis sur le tapis…

La Rédaction

(c) NEWSMADA - Article original

Sous-catégories